Rencontre
de la Musique
et de l'image

Rochefort tient la note

Près de 50 ans après le tournage du chef d’œuvre de Demy, la ville de Rochefort et toute la région Nouvelle-Aquitaine affichent un dynamisme inégalé dans le secteur de l’audiovisuel et de la musique. Explications.

En 1966, Rochefort recevait des demoiselles nées sous le signe des gémeaux. Aujourd’hui, ce sont deux sœurs résolument modernes qui élisent domicile en Charente-Maritime pour cette première édition d’un événement consacré à l’inséparable duo musique et image : Sœurs Jumelles, la rencontre de la Musique et de l’Image. Imaginé par Julie Gayet, Hélène Girault, Delphine Paul et Éric Debègue, il a de grandes ambitions : “Il s’agit d’une rencontre professionnelle chargée de redonner à la musique la place qu’elle devrait occuper dans un film. Il y a des enjeux politiques internationaux, nous allons parler de sujets qui ne sont jamais abordés dans d’autres festivals, des sujets contractuels, juridiques, qui donneront peut-être naissance à des modifications de textes, à de nouvelles chartes”. Le dynamisme de la région en termes de musique à l’image, Éric Debègue y participe activement. À la tête de Cristal Groupe installé sur le territoire depuis plus de 20 ans, il est le premier producteur et éditeur de musique de film indépendant, comptant à son actif près de 150 projets par an. En 1998, il a sauvé de la destruction le cinéma qui projetait les rushs des Demoiselles de Rochefort (toujours elles), en le transformant en studio d’enregistrement, le premier en France à avoir son propre orchestre à demeure, limitant les délocalisations vers les pays de l’Est. Et Éric Debègue n’est pas le seul acteur de l’audiovisuel à avoir adopté Rochefort, labellisée en 1987 “Ville d’art et d’histoire”, particulièrement sollicitée pour les tournages de films depuis la rénovation de la ville, et qui offre un décor à la richesse patrimoniale unique et des équipes dédiées mises à disposition par la municipalité : “Il y a au moins un tournage par an depuis 3-4 ans. Et pas des petits films ! Mélanie Laurent vient d’y tourner Le Bal des folles et Flach Film une production sur l’école de la gendarmerie pour France Télévisions.”

Les festivals s’y épanouissent également, du Festival des films du Pacifique à Rochefort au Festival de la Fiction TV à La Rochelle. Comment expliquer que l’air iodé du pays rochefortais soit si attractif pour les métiers de l’audiovisuel ? Avant tout grâce à une politique régionale dynamique, qui facilite les initiatives. “Des évènements comme Sœurs Jumelles existent parce qu’il y a des politiques qui s’en emparent. On a la chance d’avoir sur ce territoire des élus qui sont à l’écoute et s’engagent.” Aide à la création, financement, appels à projets… Le budget de la filière audiovisuelle en Nouvelle-Aquitaine est le plus important après Paris et s’élève à 11 millions d’euros, créant un élan vertueux pour toute l’industrie et transformant la région en eldorado audiovisuel. La première édition de Soeurs Jumelles se déroule dans un format encore marqué par le contexte sanitaire. Elle est portée par l’engagement des partenaires, et par un tissu d’acteurs investis à ses côtés, avec l’ambition de se déployer encore plus dans la ville en 2022. En attendant, les Rencontres se sont préparées en tapissant les murs de la Corderie Royale de portraits de ses habitants, tirés par l’artiste J.R dans le cadre du projet Inside Out, et agrémentés de photos d’anciens figurants… vous l’aurez deviné… des Demoiselles de Rochefort !

Marie Courquin

Photo de couverture © DR / Photo de la place Colbert © Archives Rochefort Ocean

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