Après une collaboration sur une première série, Simon Bouisson l’a à nouveau choisi pour composer la bande originale de 3615 Monique. Disponible sur OCS Max, cette série met en scène un trio d’étudiants lancé dans la création d’un minitel rose dans les années 80. Fun et vintage.
© Paul Sabin / DR
Comment êtes-vous arrivé sur cette série ?
Après avoir travaillé une première fois avec Simon Bouisson sur la série Stalk, ancrée dans un univers musical techno et électronique, il m’a proposé de réitérer l’expérience pour 3615 Monique, série qui se déroule dans les années 80. Même si les cartes sont redistribuées sur chaque nouveau projet, une seconde collaboration permet d’avoir des mécanismes de travail déjà en place, tant avec Simon qu‘avec le monteur image, Guillaume Lauras. Il est plus facile de suivre le chemin tracé par le metteur en scène quand il y a une connaissance mutuelle de nos univers. La liberté que j’ai pu avoir lors de la composition m’a permis d’explorer un territoire plus vaste que ce que j’imaginais.
A quel moment de la fabrication êtes-vous intervenu sur 3615 Monique ?
J’ai commencé quelques semaines avant le début du tournage. J’ai cherché des idées en avançant dans le scénario avec les photogrammes des séquences tournées. Bien que le timing parfait soit propre à chacun et à chaque projet, on solutionne pas mal de séquences lorsque la matière existe avant le montage, quitte à ce qu’elle évolue en cours de route.
La musique tient-elle une place importante au sein de cette série ?
La musique nous permet de symboliser l’époque mais elle est aussi un soutien narratif. L’objectif n’était pas de faire une musique “années 80”, mais d’évoquer l’époque dans une esthétique de production actuelle et écrite pour l’image. La BO souligne en permanence la naissance de l’empire que notre trio de protagonistes est en train de créer grâce au fameux minitel rose. Elle permet aussi certains anachronismes et décalages qui soulignent le traitement moderne que nous souhaitions.
Quels ont été vos choix instrumentaux et artistiques pour évoquer, en creux, cette époque eighties ?
L’image évoque suffisamment les années 80 pour que la musique puisse, elle, sortir du cadre et se concentrer sur les enjeux narratifs. Les teintes, les costumes, les acteurs m’ont amené naturellement vers une couleur plus acoustique que ce que j’avais composé jusqu’à présent. Mais l’écriture, le traitement et la dynamique sont très électroniques. J’ai assez simplement enregistré, joué avec tout ce que j’avais autour de moi (piano, guitare, chœur, batterie, chaise etc…) et réduit le nombre de synthés à un unique MS20.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ? Quel a été le déclic ?
C’est vraiment un rêve de gosse. Au fond, je ne me souviens pas vraiment avoir voulu faire autre chose. La musique que je fais, mes collaborateurs et mon environnement m’ont conduit vers la musique à l’image.
Vos projets à venir ?
Un court métrage de Fabio Caldironi en cours de post-production, un documentaire de Grégoire Korganow puis la deuxième saison de Stalk, réalisée par Simon.
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Ophélie Surelle
Photo de couverture : Paul Sabin © DR