En attendant leur premier projet discographique Solo à deux prévu pour 2021, Emilie Gassin et Ben Violet accompagnent les réalisateurs de cinéma avec leurs compositions plurielles, entre orchestrations symphoniques et chansons pop. Couple à la ville et duo professionnel, ils ont signé la partition d’Adorables de Solange Cicurel, disponible en DVD.
C’est la deuxième fois que vous collaborez avec la réalisatrice Solange Cicurel. Comment l’avez-vous rencontrée ?
Emilie Gassin : Nous avons rencontré Solange grâce à la productrice Laurence Schonberg qui avait vu Un Homme à la Hauteur de Laurent Tirard pour lequel j’ai eu le plaisir de composer les chansons originales. Elle nous a présenté Solange pour qu’on compose la musique de son premier long-métrage, Faut Pas lui Dire !. Il y a immédiatement eu un bon feeling entre nous.
A quel moment du processus de création êtes-vous intervenus sur Adorables?
Ben Violet : Nous avons eu l’occasion d’assister à une journée de tournage. C’est vraiment une grande chance de pouvoir intervenir si tôt dans le processus. Le gros du travail a ensuite été fait au moment des premiers montages. Nous avons alors commencé à chercher des thèmes que nous avons présentés à Solange, une réalisatrice à l’écoute de nos idées même si elle sait très bien ce qu’elle veut. Le processus de collaboration a été très enrichissant pour nous.
Comment définiriez-vous la couleur musicale du film ?
E. G. : L‘héroïne jouée par Elsa Zylberstein est une femme qui a grandi dans les années 80 et qui fait une crise d’adolescence tardive. Solange souhaitait rappeler cette décennie au travers de la musique originale. Nous avons pris cela en compte pendant nos recherches et avons trouvé un équilibre entre les chansons évoquant cette époque et la musique instrumentale, plus orchestrale, avec des couleurs pop.
La musique tient-elle une place importante dans cette comédie ?
B. V. : Oui ! Et nous pouvons remercier Solange. Toute la musique originale, ainsi que certaines chansons, ont été crééesspécialement pour le film. Nous avons pu ainsi faire un lien entre les deux en rappelant des thèmes des personnages dans les chansons et vice-versa.
Comment travaillez-vous ensemble ? Qui fait quoi ?
E. G. : Tout d’abord, on regarde le film ensemble. On en discute, on partage nos ressentis, nos idées…
B. V. : C’est très collaboratif comme process. Ensuite, nous travaillons chacun de notre côté et nous nous présentons nos idées jusqu’à trouver ce qui, selon nous, marche le mieux pour le film.
E. G. : Ensuite, nous faisons pratiquement tout ensemble : l’orchestration, l’arrangement, la réalisation…
B. V. : Sauf les textes des chansons qui sont écrits par Emilie. Elle a un talent extraordinaire pour ça !
E. G. : Ben, lui, est “one man band” (un orchestre à lui tout seul, ndlr). Il joue de tout !
Emilie, vous avez également développé une carrière de musicienne solo. Est-ce complémentaire avec la musique de films ?
E. G. : Tout à fait. Il nous arrive souvent d’écrire des chansons pour les projets sur lesquels nous travaillons. Mon expérience d’auteure-compositrice est forcément un plus. C’est une richesse de pouvoir mélanger ces deux approches d’écriture dans nos compositions.
Vous faites également partie du collectif Troisième Autrice. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
E. G. : Je suis très heureuse d’avoir l’opportunité d’échanger et de partager avec d’autres compositrices grâce à ce collectif. Nous sommes nombreuses à travailler dans la profession. C’est l’opportunité de montrer aux jeunes filles musiciennes que, dans le métier de compositeur.ice, la créativité prime. Peu importe le genre !
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Ophélie Surelle
Photo de couverture © DR